DES SECRETS BIEN GARDÉS
A 28
A propos
1997
L’arrivée de l’A28
Le fuseau de l’autoroute A28 entre Le Mans et Tours traverse des milieux naturels remarquables, aujourd’hui clairement identifiés.
L’Ouest du massif de Bercé et la Vallée du Loir plus au Sud sont des sites à inscrire dans le patrimoine naturel européen.
De nature pauvre, ces anciennes landes contiennent une riche biodiversité.
Juillet 1996
Le pique-prune est découvert en Sarthe, à proximité du tracé de l’A28.
Ce scarabée est inscrit dans la Convention internationale de Berne de 1982 et dans la “directive habitat” de l’Union européenne.
Dans un premier temps, la protection de cette espèce emblématique entraîna un travail long et rigoureux permettant de démontrer que l’impact du projet sur l’espèce est considéré comme faible.
Ce scarabée est un chaînon essentiel dans le fonctionnement écologique des milieux forestiers.
Osmoderma eremita ou scarabée "pique-prune"
vit dans le terreau des souches des chênes
En forêt domaniale, le maintien des vieux peuplements, contribue à sa façon à la survie des espèces.
Dans le cas ci dessous l’abattage d’un géant mort ou sénescent n’est justifié que par le risque sécuritaire qu’il représentait dans un peuplement hors d’âge totalement ouvert au public.
Le maintien de cette biodiversité, malmenée par le morcellement des territoires, ne peut être garanti que par la protection des sites scientifiquement reconnus.
C’est la notion même de patrimoine naturel qui est en cause.
Or, du fait des procédures de remembrement juridiquement liées au projet de l’A28, la réalisation de cette autoroute aurait pour conséquences des impacts majeurs et non compensables sur des espèces de coléoptères strictement protégées au niveau national et communautaire.
Un responsable de l’O.N.F., déplorant l’agression faite au paysage dira des futurs travaux routiers :
On ne peut impunément écorner la Joconde.
Mais la petite bête aura raison de la grosse….
Suite à une grosse pression scientifique, associative et politique, la section entre Montabon (Château-du-Loir) et Écommoy sera ainsi suspendue durant 8 longues années, le temps de pouvoir appliquer strictement la «directive habitats».
Christian Damenstein (fer de lance dans ce combat) fut l’un des résistants au développement du grand ruban pour la sauvegarde du Pique-prune.
Mais trop d’enjeux économiques étaient sur la table à cet instant. La petite bête ne pouvait impunément stopper les gros scrapers et la logique commerciale des autoroutiers.
2005
L’autoroute a été, malgré l’opposition des écologistes, construite et ouverte à la circulation fin 2005 par Cofiroute, le concessionnaire de cette portion de l’A28
Conclusions de cette enquête longue et minutieuse :
l’impact de l’A 28 sur l’habitat du pique-prune est marginal.
2007
Désormais le Pique-prune est strictement protégé sur l’ensemble du territoire par l’arrêté du 23 avril 2007.
Gardons nous quand même de jouer aux apprentis sorciers avec des futurs projets qui risquent de remplir les poches des investisseurs, et de détruire nos paysages et leur biodiversité.
La forêt est un bien commun que nous léguons à nos enfants.
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