DES SECRETS BIEN GARDÉS
Arbres remarquables
A propos
L’arbre remarquable n’est pas seulement un arbre d’élite que sa taille ou sa forme distingue de tous les autres. C’est aussi l’arbre consacré par une histoire et qu’une collectivité humaine reconnaît comme un élément de son patrimoine
– Extraits de Bourdu et Viard, 1993 : « les arbres remarquables en forêt » ONF guide de gestion 2001.
La longévité des arbres leur permet d’être les témoins de l’histoire humaine. La fascination qu’ils exercent tient beaucoup à cette mémoire qu’ils portent en eux, celle des événements du temps où l’on n’était pas là.
Les records du Nouveau et de l’ancien Monde.
les chênes de Bercé sont les plus hauts du monde. Plus de 50m dans l’Hermitière !!!
https://www.monumentaltrees.com/en/fra/sarthe/jupilles/4052_foretdeberce/
Mais jusqu’à quelle hauteur, les arbres peuvent-ils ainsi grimper ? (1'18)
Les plus hauts et les plus vieux sont bien souvent situés de l’autre côté de l’Atlantique (9'13)
Par circulaire du 29 juin 1899, le directeur général des Eaux et Forêts demandait à tous les conservateurs des forêts françaises de protéger
«…les arbres renommés dans la contrée soit par
les souvenirs historiques ou légendaires qui
s’y rattachent, soit par l'admiration qu'inspirent
la majesté de leur port, leurs dimensions
exceptionnelles ou leur âge vénérable».
En forêt de Bercé existent des arbres commémoratifs, devenus remarquables par une décision humaine.
Ces arbres monumentaux le sont au sens de «ce qui rappelle le souvenir d’un homme ou d’un événement».
Il peut arriver que les événements se succédant, les noms de l’arbre suivent alors les péripéties de l’histoire tel le chêne de la résistance «ancien chêne Petain» en forêt de Tronçais qui fut mitraillé après guerre par quelques resistants indignés.
Les chênes des Clos, de la Coudre et de Croix-Marconnay feront l’objet d’autres pages. Intéressons nous à tous les autres qui émaillent le paysage.
Nos chers Disparus
Des gros chênes, de mémoire d’homme, il y en avait à foison dans le Sault-Moulin dont certains ont été réservés avant guerre pour le plus gros foudre du monde à Thuir.
Le chêne de Gaie-Mariée : ce chêne était situé dans la parcelle 194. Il a été abandonné à l’exploitation le 18 novembre 1946.
Mesurée en 1942 par le brigadier ALBÉROLA, sa circonférence était de : 3 m 45 pour 208 ans d’âge pour une hauteur totale de 35 m dont 22 m sous branches.
Un autre chêne de 1 m 05 de diamètre fut exploité dans cette même parcelle en 1953. Peut être était-ce le chêne AJAM, du nom du député de la Sarthe qui prit position pour la sauvegarde du clos du chêne BOPPE le 18 novembre 1907 devant l’Assemblée Nationale.
Il est aussi fait mention le 16 Avril 1937 du chêne CHAPLAIN (ancien directeur général des Eaux et forêts) qui connaissait bien Roger Blais lui ayant préfacé son ouvrage sur la forêt.
Le chêne Girafe (curiosité botanique située parcelle 251) est aujourd’hui disparu. Déstabilisé par les exploitations dans les années 1980, il n’a pas eu le soutien nécessaire pour témoigner de son originalité.
Ce phénomène de double empattement se nomme anastomose (jonction de deux brins en contact étroit, dont l’un dépérira au profit de l’autre).
Fort heureusement quelques spécimens existent encore de nos jours dans quelques parcelles… souhaitons leur longue vie.
Le chêne à gui de la parcelle 207 (c’était le 3ème sur Bercé) à échappé à la vigilance forestière.
Le chêne à graisse de la parcelle 13, est tombé lui aussi avec son immense grosseur au pied. Un champignon a bien eu vite raison de son embonpoint.
Au début du siècle dernier, il était fait mention du hêtre dénommé Bouvard, situé dans la vallée de Sermaize.
En 1909, avant l’expiration de la deuxième période (1876-1911), une nouvelle étude pour la révision de l’aménagement constata que la proportion pour cent des essences s’était modifiée comme suit: Le chêne a diminué, en passant de 61 à 49, tandis que le hêtre a augmenté en passant de 12 à 18. Il était donc normal de mettre le Hêtre en exergue. Celui-ci fournira pour l’époque quantité de sabots, divers ustensiles et du travail pour tous.
Les Bien vivants
Le chêne le plus haut du monde (jusqu’au démenti) est situé dans la vallée de l’Hermitière, près du ruisseau en bas de pente (50m)
Autre particularité de Bercé : Le chêne à gui de la parcelle 228.
« Tout gui venant du Rouvre est regardé comme un envoyé du ciel. » écrivait Pline l’Ancien Missive de l’Inspecteur Potel du 1er décembre 1928.
Sur le peu de chênes à gui recensés en France, Bercé en possèdait trois dont un non retrouvé parcelle 207, un autre parcelle 260
Et le dernier décrit par Potel dans cette fameuse parcelle 228 actuellement en régénération. Ceux-ci ont été miraculeusement épargnés par la désormais célèbre tempête du millénaire.
« II me semble qu’il doit y avoir des chênes à gui dans la première brigade de Bercé, en dehors de celui qui a été signalé dans la parcelle 228, canton des Clos. Il sera rendu compte de l’état actuel de ce chêne et de la touffe de gui existant encore, je crois, sur son tronc et signalée comme curiosité botanique… » signé Potel.
Le Chêne Sermaize
Dit aussi Chêne Seul ou Chêne Parapluie. Dans la parcelle 180, nous avons à faire
A un chêne droit,très droit.
Haut, très haut :34,60 m.
Gros, très gros: 308 cm de circonférence.
Premier nœud à 16 m.
Témoignage d’un ancien forestier de Bercé: Jean-François Clémence raconte le chêne Sermaise
Seulement 355 ans en 2024 et qui dépasse tous ses congénères d’une tête.
Le Chêne Pelletier (tellement discret qu’il n’a pas été retrouvé)
Officieux, mais à la fois fort sympathique et amical, le baptême le 10 mars 1961, du chêne du brigadier Fernand Peltier dans la parcelle 183, en bordure de la Boulaie (résidence du retraité) sur Jupilles.
Ce jour, l’heureux retraité (en poste à Bercé d’octobre 1913 à fin 1945, puis Maire à Jupilles) était entouré de Robert Calvel, Marie Rimasson, Louis Goenvec, Pierre Rimasson, Fernande Pelletier, Fernand Pelletier (fils) et Lucile Pelletier.
Le Chêne du Mai
Situé dans la parcelle 112, près de sa mare dont il boit toute l’eau, majestueux au bout de son allée, avec 41,50 m de haut, 496 cm de circonférence et 28,74 m3 de grume.
C’est actuellement à 232 ans, le plus gros chêne de Bercé. En 2021 il a perdu malheureusement une de ses branches maitresse.
le H du hêtre situé parcelle 28 en 2017.
Particularité botanique, l’anastomose créé dans la nature des arbres qui sans être remarquables n’en sont pas moins extraordinaires !
Autres articles concernant les chênes remarquables:
Chêne Roulleau de la Roussière
Inauguration de l’ancien chêne Boppe
Enquête sur la mort du chêne Boppe
Bibliographie :
Bercé, une forêt d’exception (Y. Gouchet - 2018)