DES SECRETS BIEN GARDÉS
Les champignons
En 1924, il fallait débourser 3,15 f pour la journée de ramassage de champignons : à verser à la caisse des concessionnaires Louis Pasquier, Louis Langlais et plus tard Guimier Lucien.
Maurice Vérité raconte :
Il venait un marchand au rond de Volumiers ou au Wautot, les gens du hameau des Ventes allaient avec une resse chercher des champignons et arrivaient à se faire 2 ou 3 sous… c’est qu’il y en avait des champignons à cette époque… mais moins de monde aussi. C’était bien un travail de femmes. Elles payaient une journée et avaient droit de les vendre.
En octobre 1953 : 2100 f sont facturés à M. Fourmond de Château-du-Loir, collecteur de champignons en forêt, aux ronds du chêne Désiré, Wautot, Volumiers, pour 4 journées de collecte.
Yves Camisy témoigne :
Ce lointain cousin (depuis 1789),
témoigne tout simplement de la vie d’antan
et d’un passé révolu, avec humilité et justesse.
Des champignons, j’en ai ramassés et vendus. On décrottait les cèpes, puis il passait un champignonniste. Des cousins : Raymond Trouvé et son frère organisaient le ramassage pour la champignonnière de Courdemanche. On payait le montant d’une journée de bois. C’était valable pour chaque ramasseur. A savoir chez nous : mon grand père, mon père, ma mère et moi. Ma petite sœur ne payait pas parce qu’elle ne venait que le jeudi. Les champignons du soir, on en faisait un tas (situé aux ronds du Guignier, Clocher, Rouleau, Croix-Veneur, Volumiers ou à Croix-Chambault….) puis on redescendait. Il y en avait plus haut que la chaise et on recouvrait chaque tas de fougères, parce qu’il faisait chaud… Je me souviens, on mangeait des pêches… J’ai d’ailleurs planté quelques noyaux de pêche, me disant…ça va peut être germer… Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus… il aurait fallu faire des repères. Quand ils venaient à midi, ils klaxonnaient, et on s’entraidait pour remplir ses paniers à champignons. C’était rentable. Mais il y avait parfois de la jalousie entre riverains… mais ce commerce profitait à tous dans l’amélioration du quotidien. Les Camisy ont ainsi acheté un réchaud à alcool, quand d’autres, (à la Ragée, par exemple) achetaient une cuisinière… pour cuire les fameux champignons. A cause de l’octroi… on ne pouvait pas aller les vendre sur les marchés du Mans comme cela. Les champignons étaient pesés avec un peson de chiffonnier qui était accroché à l’anse du panier. Les ramasseurs…c’était exclusivement les riverains… et à cette époque, il n’y avait pas de vol entre ramasseurs. À l’ouverture de la chasse, on était les premiers à fouler les fougères…il n’y avait pas autant de pénétration comme maintenant.
Reconnaître les champignons … par Joël Picard
Aujourd’hui
…1 000 espèces de champignons sont répertoriées, mais il y a beaucoup plus de ramasseurs. Le ramassage est désormais une occupation ludique et gratuite. Par contre la commercialisation des champignons de Bercé est totalement interdite.

Les champignons vénéneux
Ce que dit la loi.
Dans les forêts domaniales du département de la Sarthe,
la récolte d'espèces de champignons non cultivés doit
se réaliser "dans le cadre d'une consommation familiale" :
Pas plus de 5 litres par personne et par jour, soit
l'équivalent d'un panier de 5 kilos environ.
Pour la cueillette en groupe ou familles de trois personnes
et plus, le poids total récolté ne devra pas dépasser 10 kg.
Au-delà, la cueillette devient frauduleuse.
La récolte est tolérée de 9h00 à la tombée de la nuit
toute la semaine sauf le jeudi ...
(où elle est interdite, de même que la nuit).
Bibliographie
Revue Au Fil du temps (n° 58 du jeudi 31 janvier 2013. Texte de Joël Picard).