DES SECRETS BIEN GARDÉS
Maison forestière de la Doucinière
La maison forestière de la Doucinière est située sur la commune de Pruillé l’Éguillé. Là aussi nous avons à faire à un agrandissement de logement. Bâtie en 1815, elle avait elle aussi dépassé la norme, devenue trop petite pour une famille d’aujourd’hui. Façade tournée vers l’ouest, elle est bordée de 1,08ha de terre, près du CD13 menant au village. Contrairement à l’isolement recherché, elle est contigüe à une autre maison.
Voici la liste des forestiers ayant occupé cette maison forestière :

Forestiers de la Doucinière
Anecdotes liées au poste :
« …Le garde Passerat, était le beau frère de la grand-mère maternelle de mon épouse,
il venait de la forêt d’Orléans et épousa une demoiselle Huger de la Haute Claie
sur Saint-Vincent-du- Lorouër.
Ils eurent trois filles, toutes célibataires, dont la cousine Marie Bignon
(1890-1986) de Montreuil-le-Henri, épouse de Léon Brossard qui fut ma belle mère.
Le 1er aout 1880 à Pruillé, Heintz, sera parrain de l’une de ses filles.
Le garde Passerat succédera à ses beaux parents à la Haute Claie.
Ses deux filles ainées travaillaient à la fabrique de brosse à Saint-Vincent. »
(Témoignage de Gaston Gautronneau - Montreuil-le-Henri)
C’est un bon exemple d’intégration dans notre contrée.
Messager, dont les voisins diront qu’il aimait bien sa cave, tant et si bien qu’il s’y cachait, avait été, durant la dernière guerre, mobilisé au centre des bois N°15 à Versailles pour une quinzaine avant d’être affecté jusqu’à nouvel ordre à son poste. En août 1951 il rejoindra son poste de Saint-Rémy (Côte-d’Or).
Sur le livret d’ordres du garde Messager, figure en bonne place à la journée du 7 mai 1941 et pour toute la durée de celle-ci : « à Lucé, porté un pneu de vélo à Monsieur Féliot, brigadier des Eaux et forêts en retraite.»
Jules Verseau a pris sa retraite à Jupilles, il est décédé à plus de 80 ans. Sa fille se souvient de la visite régulière des forestiers chez son père. Elle avait le devoir d’aller les saluer, puis de quitter la pièce. La porte était alors soigneusement refermée afin que le plus grand secret entoure les histoires peu racontables devant une jeune enfant, et distillées devant un bon verre de vin.
Leclercq Albert Né à Neufchâtel-en Saosnois le 12 juin 1902. Brigade 2 – Triage 3. Garde de 3ème classe en poste du 1er mars 1932 jusqu’au 21 mai 1937 à la M.F. de la Doucinière, il fut installé par son brigadier (Pierre Féliot).
Il succède au garde Jules Verseau. Originaire de Radon, dans l’Orne, son dernier poste se situait à Conflans-sur-Seine.

Albert Leclercq en 1960
L’électricité arrive à la maison forestière en octobre 1954, mais pour le défaut de règlement d’une facture le compteur électrique ne peut être posé le 20 octobre. Pour arranger le coup et éviter le surcoût, Goenvec ira lui-même avec une autre personne dans le même cas régler les 4949 f demandés à Arnage.
22 avril 1952 :
Le puits, essentiel à la vie est pollué. On procède à sa désinfection avec 5 kg de chaux vive car les analyses, même 4 mois plus tard révèleront encore la présence de matières organiques. On mesure alors les distances entre le puits et les fosses à purin et septique. En attendant l’eau est prise en face…chez les Bluteau.
En juillet on vide le puits et remonte une taupe décomposée et des limaces (les anciens trous d’échafaudage n’avaient sans doute pas été bouchés). En janvier 1953, l’ingénieur Lorne demande à ce que chaque mois il y soit mis de l’eau de javel. Une pompe est installée en octobre 1957.
Bardet est revenu en janvier 1958 faire la désinfection par un apport de permanganate et de chlorate de soude. Il a encore été remonté un morceau de poils et de peau…vraisemblablement un rat !
Goenvec, ce Breton , ancien des “Corps francs”, cité pour fait de résistance, fut avec Calvel, chargé de ma formation. Jeannette son épouse, savait avec empathie recevoir les forestiers lors des repas de martelage. Louis participera à la vie communale de Pruillé, élu sur la liste d’Émile Ballion en mars 1971. Son unique moyen de locomotion fut … un Solex.
Il décèdera dans sa Bretagne natale le 30 juillet 2002.
La rénovation complète de la maison forestière s’étalera de 1977 à 1979.
1980
à l’affiche du poste :
La pépinière de Sermaize.
Un jeune forestier arrive par la suite qui deviendra lui aussi (c’est un privilège du poste) responsable de production à la pépinière de Sermaize, l’une des 3 principales pépinières de Bercé. Jean Manac’h, alors forestier aux Renardières, nous livre à l’été 1984 cet aperçu furtif de la pépinière (0'26) et de son responsable : Bernard Serain.
Autres articles concernant les maisons forestières :
Maison forestière des Profonds-Vaux
Maison forestière des Boussions
Maison forestière de la Huberdière
Maison forestière des Hutteries
Maison forestière des Renardières
Bibliographie :
Revue Au Fil du Temps N° 22 - Pages 5 à 7 (Y. Gouchet - 12 -2003)