DES SECRETS BIEN GARDÉS
Maison forestière des Profonds-Vaux
La maison forestière des Profonds-Vaux était située sur la commune de Beaumont-Pied-de-Bœuf. Sa façade était exposée plein sud et la maison entourée de 1,20ha de terre. Bâtie en 1817, elle faisait partie de la « Brigade Est »… Construite en pleine nature, elle était une des plus éloignées de toute civilisation. Aujourd’hui il ne reste plus que la dépendance et son four à pain.
Voici la liste des forestiers ayant occupé cette maison forestière :
Anecdotes liées au poste :
Le garde Benoni Ernult dont le prénom signifie en hébreux: “fils de douleur“ est un chasseur forestier qui prend part au siège de Paris du 30 août 1870 au 9 mars 1871, d’où il reviendra malade d’une pleurésie le 10 avril 1871. Devenu garde général il sera enterré à Beaumont le 27 juillet 1894.
Le garde Levoyer dispose au coin du terrain des Profonds-Vaux le 16 novembre 1894, une botte de ronces artificielles pour en interdire l’accès aux riverains qui avaient l’habitude de passer par le poste pour rejoindre la nationale.
Le garde Césari Jean Toussaint, dont je vous relaterai l’épopée, passe avec grande difficulté du 19ème au 20ème siècle.
Le garde Thibault Bélizaire (chasseurs forestiers) sera lui aussi enterré à Beaumont. Cette maison est loin de tout… Thibault écrit le 28 octobre 1908 « À ma rentrée à la maison forestière des Profonds-Vaux à 3h du soir, j’ai trouvé un rendez-vous donné par Mr le garde général, je me suis mis en route immédiatement, mais pris par la nuit, j’ai dû m’arrêter au rond de Bercé. »
Suite au décès du garde Thibault en mai 1910, à la maison forestière on désinfecte par lessivage à la potasse les peintures des plafonds et murs de la cuisine, du vestibule, de la chambre. Lavage des pavages au chlorure de chaux.
Au début du siècle dernier des enfants de l’Assistance Publique ont été acheminés dans diverses familles sarthoises. On les appelait : les pitauds, les assistés, les «P’tits-Paris». Georges et François sont ainsi passés à la maison forestière des Profonds-Vaux en 1911.
11 décembre 1928, le garde Gautron note sur son livret journalier : « le prédécesseur a laissé 2m³ de fumier. » C’est en 1929 que la maison est désaffectée et louée 350 f/an à des particuliers : Allard puis à Penard.
L’électricité arrive à ce poste en novembre 1964.
Louée régulièrement aux chasseurs du lot de Mayet, elle finira péniblement ses vieux jours, détruite en 1985, du fait principalement de sa vétusté. Sa rénovation serait devenue trop couteuse. Il ne subsiste aujourd’hui que sa dépendance.
Seul sera conservé la boulangerie et son four, accueillant aujourd’hui en son endroit, chauves souris et autres mammifères.
La photo ci-dessus, met en évidence l’absence de la maison forestière des Profonds-Vaux grâce à l’IGN et sa machine à remonter le temps, entre 1950 et 2022.
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Bibliographie :
Revue Au Fil du Temps N° 22 - Pages 5 à 7 (Y. Gouchet - 12 -2003)