DES SECRETS BIEN GARDÉS
Les anciens forestiers
Période du Moyen-âge 1067/1097, Bersay: Gervais II, seigneur de Château-du-Loir, dont la descendance sera la dynastie Plantagenet délègue pour le domaine son forestier Foucher. Il y est question aussi d’un dénommé Hardouin : Cléopas de Nouâtre Un des témoins de cet acte était le forestier de l’époque qui s’appelait Gaubert (Gausbertus). Le texte porte en effet :
« Testcs sunt isti : Hubertus, ejusdem Cleopa filiu, Gausbertus forestarius ».
– Cartulaire de Château-du-Loir
1371 :
« un apellé Robert Macé, nostre sergent de nos forestz dou Chasteau dou Loir » (en vieux français) En 1492, Jehan de TARDES, maître des Eaux et Forêts du Maine et capitaine de Château-du-Loir, administrait la forêt royale.
Les sources fiscales enregistrent comme gardes à Jupilles : Hilarion LEPINGLEUX de 1730 à 1750, Jean LEPINGLEUX en 1760, François LEFEBVRE en 1760 et 1770, Jacques BOUVIER et François LEFEBVRE en 1780-1789, Jacques BARRIER et François JOUSSELET, en 1789.
À Marigné, on relève pour cette même fonction, les noms de LEDRU en 1730, CAZAL en 1740 et 1750, Pierre PETIT-PIN en 1760 et Jacques POTTIER en 1770.
1669 -
Conférence de l’ordonnance de Louis XIV du mois d’août 1669, sur le fait des Eaux et forêts.(2) Titre X (p.596 et 597) délits et malversations de René GAUDRON & Michel DUPRÉ
*Sur le rapport de trois Gardes de la forêt de Bercé dépendante de la maîtrise de Château-du-Loir: les nommés Christophe DOPTERRE, Claude RAGUIDEAU et Jean LEMÉE, sergents gardes de ladite forêt, en auraient fait les perquisitions pour en découvrir les auteurs, & ayant reconnu que c’était les nommés René GAUDRON & Michel DUPRÉ, ils en auraient fait leur rapport au sieur d’AVANCOURT (d’HARAUCOURT) maître particulier des Eaux et forêts de Château-du-Loir, lequel en aurait informé à la requête du procureur de sa majesté en ladite maîtrise, & décerné décret de prise de corps contre lesdits GAUDRON & DUPRÉ, le 23 juin dernier, duquel décret lesdits gardes ayant été chargés pour le mettre à exécution, & s’étant mis en état d’arrêter lesdits GAUDRON & DUPRÉ, ils en auraient été empêchés par une rébellion, & une force majeure ou ils auraient été excédés & maltraités de plusieurs coups, que les nommés GAUDRON & DUPRÉ avaient commis plusieurs délits et malversations dans ladite forêt, le maître particulier en informa à la requête du procureur du roi, et les décréta de prise de corps….. » « 30 juin, le Maître particulier a rendu un second décret de prise de corps contre GAUDRON & DUPRÉ plus une provision alimentaire de 100 livres, mais GAUDRON & DUPRÉ voulant se mettre à couvert de cette poursuite, ont postérieurement et par récrimination rendu plainte à l’assesseur criminel du Château-du-Loir des prétendus excès commis à leur égard par les gardes, lorsqu’ils voulurent exécuter le décret, sur laquelle ils auraient obtenu permission d’informer, & une provision alimentaire de cent livres le 7 juillet en suivant pour le paiement de laquelle lesdits DOPTERRE, RAGUIDEAU et LEMÉE, ont été emprisonnés dans les prisons de Château-du-Loir, et leurs meubles saisis & vendus… et fait défense aux dits GAUDRON & DUPRÉ de faire poursuite ailleurs que par devant le maitre particulier, sous peine de nullité et 500 livres d’amende, dépens et dommages et intérêts. » Signé, RANСHIN (4)
Pierre Vérité
1773.
— Registre des procédures criminelles. — *Est comparu Jacques FOUQUET de PUISIÈRES, marchand de bois, demeurant à Salvert, paroisse de Pruillé-l’Éguillé, lequel nous a dit et déclaré qu’à la réquisition du sieur Pierre VÉRITÉ, garde-marteau de la maîtrise des Eaux et forêts de cette ville, il se serait rendu, le dix-sept du présent mois, en cette dite ville à l’effet de concilier et terminer une instance pendante en la sénéchaussée et siège royal de cette ville entre ledit sieur VÉRITÉ et le comparant, en laquelle dite instance messire de LONGUEVAL était sur le point d’intervenir. Le lendemain dix-huit, le comparant invita donc ledit sieur de LONGUEVAL de lui faire l’honneur de déjeuner le jour d’hier, et lui fit part du dessein dans lequel ledit sieur VÉRITÉ et lui étaient de s’arranger.
Ledit sieur de LONGUEVAL, ayant promis au comparant de se rendre à son invitation, ce dernier en prévint le sieur VÉRITÉ, lui rendit compte de l’entretien qu’il venait d’avoir, ce qui parut augmenter la joie et sensibilité dudit sieur VÉRITÉ, aussi le comparant et lui employèrent-ils le reste de la journée à se divertir, revenir à leur auberge, et, après avoir soupé, ils firent une partie avec le sieur VITET jusqu’au lendemain matin cinq heures. Le sieur VÉRITÉ perdait alors environ cinq livres des six qu’il avait gagnées la veille au dit comparant; cependant il ne put s’empêcher de lui marquer son mécontentement de ce qu’il se retirait de si bonne heure; aussi ledit sieur VÉRITÉ continua-t-il de jouer avec ledit sieur VITET auquel il dit mille choses désobligeantes dudit comparant, à la vérité en son absence. Sur les neuf heures du matin, ledit sieur de LONGUEVAL s’est rendu à l’invitation du comparant, qui a eu la satisfaction de voir son projet réussir, car les parties en se quittant promirent de s’en rapporter à la décision de leurs conseils et d’en passer par leurs avis. Après les vêpres, lesdits sieurs VÉRITÉ, VITET et le comparant, se rendirent au billard de la veuve LEMOINE et y firent plusieurs parties, pendant lesquelles ledit sieur VÉRITÉ ne cessa de parler de croc, de sot et de coquin, et tint autres pareils propos non moins insultants, que ledit sieur VITET et le comparant, qui jouaient contre ledit sieur VÉRITÉ et le sieur LECONTE, ne devaient pas assurément prendre pour eux.
Cependant, à la dernière partie, ledit sieur VITET ne put s’empêcher de demander audit sieur VÉRITÉ si c’était à lui qu’il parlait; lui ayant dit que non: c’est donc à moi, repartit le comparant. Oui, répondit le sieur VÉRITÉ. Alors le comparant lui observa qu’il avait tort, qu’il ne lui disait rien, et qu’il ne serait pas assez sot pour répondre à ses insultes.
Le jeu fini, ledit sieur VÉRITÉ fit différents signes au comparant pour l’engager de sortir, mais il n’y fit pas d’attention. Ledit sieur VÉRITÉ s’approcha alors du dit comparant, lui marcha sur le pied à différentes reprises, mais il ne fut pas encore plus satisfait, raison pour laquelle il se porta à des excès vis-à-vis le dit comparant auquel il donna plusieurs coups de pied dans le devant des jambes, en lui disant d’un air furieux: partons-nous, partons-nous, partons-nous.
Le comparant lui dit alors: “Je sais ce que vous me voulez, mais je ne veux me venger de vos insultes et voies de fait que par les voies de la justice”. Le sieur VÉRITÉ sortit donc du billard très en colère, et arrivé à son auberge, il tint même encore des discours injurieux contre l’honneur et la réputation dudit comparant…»
1768-1770. - Registre des jugements Anne SOTEAU, contre Pierre VÉRITÉ, garde-marteau en la maîtrise particulière des Eaux et Forêts de Château-du-Loir (f° 2)*
La conservation générale des forêts
1790 : Elle est créée le 29 septembre et devient autonome le 16 janvier 1801 avec la nomination d’un directeur général. Les maîtrises n’existent plus.
1791, le 13 mars, la municipalité de Marigné établit un certificat de bonne conduite à Jacques COURCITTÉ afin que celui-ci puisse devenir garde de la “forest de Bercé”
1793, Marin GOUTARD, (3) vainqueur de la Bastille, ci-devant garde de la forêt de Bercé au triage et paroisse de Saint-Vincent-du-Lorouër, enrôlé comme volontaire, réclame néanmoins le tiers de ses appointements de garde.
1795, le 14 février mention du garde particulier de la forêt nationale de Bercé : A. TONIN (Le Lorouër)
1799 : Citoyen ROYER, garde marteau, PUCELLE (greffier) et FOUBERT
Bibliographie :
(1) Cartulaire de Château-du-Loir
(2) L’ordonnance des Eaux et forêts d’aout 1669 établit l’arpent forestier de 100 perches et 22 pieds chacune. Contenance de la forêt à cette époque : 6435 arpents. Ref: travaux de Joël Picard. Inventaire sommaire des archives départementales de la Sarthe antérieures à 1790 série B. Almanach national de France: l’an neuvième (1800-1801) de la République Française une et indivisible.
(3) Minutes des arrêtés du directoire des 21 janvier-31 mars 1793. ADS
(4) Extrait du registre du conseil d’état fait au conseil d’état du roi, tenu à Versailles le 15 Août 1687.(1712 - Orthographié en français nouveau)